LES MONSTRES

Quelle est la différence entre le monstre du Loch Ness et la Dette de Biganos.? ...A priori, aucune !...

En effet, depuis le coup de tonnerre provoqué par la révélation d'un article circonstancié signé Jérôme Burguière, daté du 21 octobre 2008, dévoilant l'existence d'un ''Debitum Horribilis Abyssus'', Dette Abyssale en français, il a bien fallut s'y résoudre, un monstre évoluait chez nous dans les profondeurs  de la Leyre.

Malgré tout, certains observateurs sagaces établirent bientôt une différence fondamentale entre eux. En effet, Nessie, en raison de ses ébats espacés à la surface du loch, génère des retombées financières si juteuses que les écossais, et l'Ecosse en général, risqueraient de disparaître si le monstre venait à faire défaut. (Les fantômes également d'ailleurs).

Tandis que la Dette Boïenne Abyssale, à contrario, vivant aux crochets des riverains, n'a jamais réussi à provoquer chez eux qu'un vif désir de la voir disparaître au plus vite et sans retour... Hélas...!

La morale  : « Il faut savoir choisir ses monstres » (Philosophe chinois, époque indéterminée).

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(Debitum horribilis Abyssus) La Dette Abyssale.

 

Rapport de la Chambre régionale des comptes sur les finances de Biganos 2004 à 2007 et la gestion de 2004 à la période la plus récente.

La Colonne vertébrale de cette chose étant constituée d'une suite impressionnante de chiffres, avec renvois, reports, etc..., il faudrait que les Boïens, à qui elle est destinée, soient sortis d'une école supérieure de comptabilité pour en dérouler le fil. (Il faut croire que le problème est ardu puisque la Chambre régionale note dans son rapport que «la comptabilité n'a pas fait l'objet d'un examen exhaustif »). Ce qui veut dire quoi   au juste ?... Donc, laissons la forme et ses faces multiples pour le fond qui, lui, ne varie guère.

 

D'ailleurs l'entrée en matière débute mal : il s'agit des emprunts finançant les grands travaux et du report des titres, après encaissement, sur les périodes 2007 et 2008. Ces titres ont été comptabilisés les années suivantes, faussant ainsi les résultats de fin d'exercices. Mais à qui la faute ? Si le Trésorier d'Audenge est ''Parti en catimini, laissant supposer que la situation était connue'', le responsable des finances de la Mairie de Biganos aurait dû, ou devait, le savoir également. Ignorait-il donc ces reports d'écritures ? et pourquoi ?

 

Ceci étant posé, il faut se rappeler les raisons de ces dépenses ou de ces investissements :

-L'importance de l'accroissement de la population en 10 ans (+30%) a nécessité une augmentation des dépenses d'investissements devant faire face à cette situation. Exemples : Ecole du Lac Vert (Etude et réalisation trop tardives), aménagements de l'espace Jean ZAY, pour les plus importantes, etc...

-La forte hausse des dépenses pour la mise à niveau des services municipaux.

-Les frais de personnel qui ont augmenté de 44,38% entre 2004 et 2007, croissance très supérieure à celle des produits de gestion. Cette situation résultant principalement de l'embauche de 46 personnes pendant cette période.

-L'importance des subventions attribuées, financées par le budget de la ville.

 

Que peut-on conclure de ce rapide survol hors chiffres ?

-Que l'autofinancement étant nettement insuffisant, la municipalité a du recourir à des emprunts massifs (16,649M€) pour les  investissements a réaliser face à l'accroissement démographique.

-Que les emprunts contractés entre 2004 et 2008 ont une durée de 30 ans, ce qui allège la charge financière annuelle à court terme mais réduit fortement la capacité d'endettement future.

-Que, malgré la souplesse de l'emploi comptable des chiffres, ces sommes augmentées de leurs intérêts doivent être, et seront, remboursées à l'avenir et que les boïens en supporteront les frais.

-Que la gestionnaire des finances municipales de l'époque a avoué devoir faire ''un BREAK d'au moins deux ans dans les investissements, afin de digérer ces opérations et d'avoir le bénéfice des nouvelles entrées fiscales''. Ce qui avoue bien l'embarras final et l'espoir d'une situation économique meilleure, mais aléatoire. Cependant, il faut l'avouer, la Crise n'était pas encore passée par là ! Oh ! La belle excuse ...

-Et justement, à cette analyse, la Chambre(RC) apporte un sérieux bémol qui est celui-ci  : « Sauf à ce que la réforme de la TP la prive de ressources, la collectivité... » En effet, suivant les décisions gouvernementales, l'avenir reste encore indécis à ce propos et cela touche toute la diversité économique de la commune à ce jour.

 

Malgré tous les arguments présentés en défense, il faut tout de même remarquer que la commune a été inscrite sur le réseau d'alerte et que trois ans après, elle l'est toujours. Que les emprunts à envisager pour des investissements futurs sont gelés. Que la trésorerie réduite à néant ou presque au changement de mandature a exigé des efforts considérables pour être remise vaille que vaille à peu près à flots. Que l'adage ''Gouverner c'est prévoir'' n'était pas à l'honneur il y a une dizaine d'années et qu'il aura bien fallu le réhabiliter pour la suite.

 

D.BAC – Mars 2010.



21/03/2011
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