LE VOL DU VEAU
ou
DALLAS à BIGANOS
Avez-vous déjà vu voler un veau ? on peut en douter, laissons cela aux oiseaux, car concernant les bêtes à cornes cela relèverait d'un rêve psychédélique. Aussi méfions-nous des synonymes, attention ! il s'agit bien cette fois-ci d'un vol terrestre, style frères Dalton.
Un fait inouï vient donc de se produire à Biganos, quartier Vigneau, haut lieu communal de l'agriculture et de l'élevage, fleurons d'une activité hélas presque disparue mais encore vivace dans la mémoire de beaucoup. Et comme s'il fallait remuer le couteau dans la plaie, survenu, par hasard ! le jour même de l'inauguration du rond point, situé au carrefour de la route (D3) menant vers le nord-Bassin et celles de Vigneau et de Pardies, choisi comme refuge ultime de la mémoire de nos chers bovins.
Revenons au fait, maintenant commenté un peu partout, comme il se doit.
Il est désormais de tradition d'orner les ronds-points, généralement placés à l'entrée ou à la sortie de nos villages, d'un décor rappelant la symbolique des activités, de la culture ou du patrimoine des lieux et qui en font leur renommée. Dans cet esprit, la municipalité de Biganos avait songé, à juste titre, de rappeler la pratique de l'élevage qui avait distingué ce quartier pendant si longtemps. Donc à cet effet, deux vaches et un veau avaient été installés, un beau soir, au sommet du rond-point, provocant la stupeur des passants tant le décor collait parfaitement à la réalité. Il va de soi que ces animaux, en plastique, ne risquaient pas de vagabonder sur la chaussée, cela va sans dire, même en regardant à deux fois.
Mais, Ô surprise ! Le lendemain matin, jour de l'inauguration de ce nouveau carrefour, le veau s'était envolé, le broutard avait disparu, ramenant la commune à la triste réalité des lointaines plaines du Texas d'antan où les voleurs de bétail figuraient sur les célèbres affiches : '' Wanted – $ 10.000,00 Reward ''. Il fallait l'admettre, le veau, faute de pouvoir se déplacer lui-même, avait bel et bien été volé !
Jalousie, vengeance, plaisir de détruire ? Mais, en fin de compte, agression contre les boïens qui, n'en doutons pas, jugerons cette mauvaise plaisanterie comme elle le mérite.
L'affaire suit son cours …
D. Bac – 19 juin 2012